Episode 75 : Leçon(s) de pilotage en Oman...
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Les paupières un peu lourdes par le manque de sommeil, anniversaire de Kamal oblige, nous sommes embarqués dans un long trajet en direction de Mascate, la capitale du Royaume d’Oman où règne en monarque absolu le sultan Qabus Ibn Saïd. Les formalités de douane accomplies, ma foi bien longue, nous voici dans ce pays à l’IDH élevé grâce à sa manne pétrolière. Ce pays fut jadis l’épicentre de l’ancien empire colonial immense du Balouchistan qui s’étendait jusqu’à Zanzibar. Territoire des marchands d'esclaves... Il fut tour à tour un ancien satrape de l’Empire perse au VIè siècle, une colonie portugaise aux XVIè et XVIIè siècles puis un protectorat britannique malgré son indépendance. Nous arrivons dans un hôtel charmant de Mascate, une mégalopole de 4 millions d’habitants. Il est tout juste l’heure de découvrir le souk où les odeurs d’encens et de musc sont prégnantes. Dès l’antiquité, Oman fut une étape des caravanes de marchands d’encens qui ralliaient la Mésopotamie, l’Égypte, la Perse, l’Inde. Se balader dans le souk d’une médina arabe, c’est toujours un bonheur, parole de voyageur ! Assis à la terrasse d’un « café », en fait davantage un kebab, Sfifi et moi observons le ballet nocturne des Omanais. Les hommes semblent aimer palabrer autour d’un thé ou d’un sandwich de viande. Ici, on le verra, il est difficile de goûter aux saveurs de la cuisine locale qui se mange presque exclusivement en famille. C’est bien dommage. À Nizwa seulement, nous aurons ce plaisir… et encore.

Si les hommes aiment donc passer du temps avec leurs amis (masculins s’il est besoin de le dire), les femmes, enveloppées dans leurs habits qui ne laissent apparaître que leurs yeux maquillés de khôl, semblent sur le chemin du logis. Afin d’éviter tout problème et d’incompréhension, Sfifi et moi sommes mariés. Il paraît que l’on a fait un « hlal » (mariage religieux). Moi, 100% converti à l’athéisme ? Sacrebleu ! Il faut dire que l’islam omanais est très traditionaliste avec sa tendance kharidjiste. C’est la première région d’obédience ibadite, probablement l'école la plus ancienne de l'islam. Selon les ibadites, le commandeur des croyants ne doit pas être nécessairement de la lignée de Mahomet; ils furent donc chassés pour leurs pensées politiques. Dur de trouver chaussures à nos pieds de voyageurs: le tourisme balbutiant du pays ne permet pas des déplacements faciles, de se rendre où l’on souhaite, de louer même un véhicule. Nous voilà pourtant à Sour à la recherche des plages superbes que nous a vendues Google (images). Sfifi négocie « son » véhicule, je serai son copilote de choc. En bon géographe, je ne sais pas lire une carte paraît-il ! La bonne blague. Les jeux de mots et contrepèteries parfois vaseuses de miss El Fannassi, un poste radio qui crache un son (et une musique) pourri, c’est parti ! Direction le sud d’Oman et la mer d’Arabie pour trouver la perle rare. Avec ses 1300 km de côtes, Oman devrait pouvoir nous offrir cela. Inch’Allah. Nous arrivons à Ras al Jinz, la seule plage au monde de ponte quotidienne des tortues vertes. C’est très émouvant de voir ces créatures presque préhistoriques faire un effort surhumain. Elles pondront ici plusieurs fois pour participer à la survie de leur espèce menacée. Très vite, je comprends la nécessité de prétendre être marié. Mon amie (pour la vie) se fait quasiment harceler derrière mon dos. Avec son grand sourire et sa bonne humeur, les hommes pensent que tout est possible. Sciemment, ils utilisent l’arabe que je ne comprends pas… C’est pathétique et sans aucun scrupule.

Avant de rallier le sud, je m’essaye au snorkeling. J’ai la chance d’apercevoir des poissons-globes, une belle murène. Nous rallions un desert camp situé dans les Wahiba Sands, un désert (in)hospitalier. Un désert de sable, c’est toujours quelque chose : Thar, Sahara, Namib, Wadi Rum, j'ajoute celui-ci à ma liste. Notre guide bédouin se joue des crêtes et dunes de sable avec une facilité déconcertante. Son terrain de jeu est immense, sa conduite exceptionnelle. Qu’il l’aime son désert malgré sa chaleur étouffante, son isolement, ses tempêtes de sable, ses scorpions. Il nous arrête voir des chameaux. Je m'enfuie à grands pas lorsque l’un d’eux se met à me suivre du regard puis me charger. Ma frayeur est à la hauteur des rires de mes collègues. Segpa forever celle-là ! Après un lever de soleil superbe sur le désert, nous filons à travers de vastes plaines désertiques en direction du Dhofar, une région déconseillée et instable proche du Yémen en pleine guerre civile. Nous récupérons tout juste un ferry pour l’île de Masirah. Elle est déserte et très belle. Je fais quelques snorkelings très pauvres, prend ma première séance de conduite, Sfifi fait bronzette à l’abri des regards du vent avant de nous planter dans le sable. Garanti 100% enlisement. Une sacrée mission pour nous sortir de là, merci messieurs !

Voici les canyons de Tiwi, al Shab, Bani Awf. De jolis villages apaisants sont installés dans ces vallées abruptes. La Vache et Stitch, nos travel buddies se reposent, on y boit l’eau à la source : « Water Tiwi, la bonne eau du wadi ». Le fameux Snake canyon (Bani Awf) nous offre une randonnée de toute beauté et même un chouilla de canyoning ! Rallier les régions montagneuses semble un jeu d’enfant. Que nenni ! Des averses soudaines et violentes font sortir les rivières de leur lit, c’est très impressionnant et assez angoissant. La route devient apocalyptique, les wadi ne cessent de monter, peu de voitures osent franchir les torrents qui grossissent à vue d’œil. Mais quand il faut y aller… Plus tard, de la grêle de la taille de boules de pétanque s’abat soudainement sur l’autoroute. Malheur à ces autostoppeurs. Terrifiant. En rejoignant le Jebel Shams (3009 mètres), nous faisons stop dans la région de Nizwa pour voir ses forts réputés avant de rencontrer Bahla, un jeune ingénieur marié qui cherche des compagnons de piquenique. Présent monsieur ! Son 4x4 est prêt pour un moment inoubliable au sommet du jebel. Ses bras lui en tombent lorsque, lassé de mentir, il entend que je suis athée. Nous redescendons à présent pour une leçon magistrale de pilotage dans son oued à sec. Un grand moment de frisson. Sain et saufs, nous terminons ce périple éreintant sur la côte nord. Objectif : snorkeler dans les eaux superbes de l’île Dimaniyat. Après des organismes fatigués par une aventure hors des sentiers battus, nous apprécions le luxe du Millennium Resort Mussanah pour un prix dérisoire. Enfin un bar. De la musique ? Je suis comme un gosse. Nous embarquons donc pour cette île paradisiaque à la plage somptueuse. Angoissée par son premier snorkeling, Sfifi s'accroche à son gilet orange. Au final, elle s’en sort très bien; déjà accroc ? Les tortues sont nombreuses mais notre chasse aux requins n’est pas fructueuse, mis à part cette ombre majestueuse qui s’en va au loin. Cette session de plongée est toutefois superbe avec cette murène magnifique, cette énorme seiche et ces poissons Picasso. Il est l’heure de rendre la voiture, mission bien périlleuse puis de repartir à Dubaïbylone pour reprendre notre avion. L’aventure touche à sa fin, vivement l’Écosse !

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